Un lieu indépendant, artistique et festif
Fondée en 1877 aux lendemains de la Commune, La Bellevilloise, première coopérative parisienne, avait pour projet de permettre aux gens modestes l’accès à l’éducation politique et à la culture.
Lieu de résistance, des premiers échanges commerciaux « du producteur au consommateur », commerce équitable avant l’heure, et de spectacle, La Bellevilloise a joué de 1910 à 1949 un rôle de premier plan dans la vie économique et culturelle de l’Est Parisien.
Depuis 2005, Renaud Barillet, Fabrice Martinez et Philippe Jupin, un trio d’agitateurs venu du spectacle vivant, de la production et des médias ont rouvert aux Parisiens ce lieu de mémoire de l’histoire de Paris avec un projet fort : redonner vie à l’esprit de La Bellevilloise en créant un grand lieu indépendant d’activités artistiques et événementielles pour le public, les entreprises et les médias, unique à Paris.
« La Bellevilloise : une forteresse culturelle »
En janvier 1877, aux lendemains de la Commune, dans les XIXe et XXe arrondissements de Paris encore meurtris par la répression, vingt ouvriers, parmi lesquels dix-huit mécaniciens, fondent la troisième coopérative de Belleville, un petit dépôt d’épiceries qui ouvrent deux soirs par semaine et où, à tour de rôle, après leur journée de travail, ils assurent la vente.
À la veille de la Grande Guerre, forte de ses 9000 sociétaires, elle est la première coopérative parisienne, la première également du pays, à tel point qu’elle fait figure de modèle. À cette époque, dans « La maison du Peuple de la Bellevilloise », tandis que Jean Jaurès tient des rassemblements politiques au 1er étage, on expérimente au rez-de-chaussée la première vision du « commerce équitable » suivant les principes de Joseph Proudhon, s’appuyant sur une devise qui allait marquer l’histoire des échanges : « du producteur au consommateur ».
Depuis sa création, La Bellevilloise a pour projet de permettre à tous l’accès à l’éducation politique et à la culture. L’immeuble reflète cet objectif : la majeure partie du bâtiment est affectée à des salles de réunion, les activités commerciales se limitant à la boutique en façade et au café contigu.
Les parti-pris de la Bellevilloise, les succès qu’elle affiche lui permettent de se prévaloir du qualificatif de « forteresse culturelle ». À cette époque, La Bellevilloise crée et subventionne de nombreuses œuvres : « l’université populaire La Semaille », une bibliothèque (4000 volumes), un groupe artistique d’avant-garde « La Muse Bellevilloise », une Symphonie, l’Harmonie Bellevilloise et l’un des tous premiers cinémas de Paris « Les étoiles »…
C’est aussi dans son café que l’on va célébrer les victoires électorales. C’est alors l’apogée. Mais en 1936, des luttes intestines de ses membres déclencheront sa faillite.
La ligne Bellevilloise : liberté d’expression, brassage culturel et avant-garde
Depuis sa réouverture, La Bellevilloise, lieu parisien de culture, indépendant et multidisciplinaire, installé dans l’ancienne maison du peuple, dédie aujourd’hui plus de 2000m² à toutes les formes d’expressions et d’expérimentations : démarches artistiques innovantes, nouvelles pratiques culturelles et sociales, présentations, mais aussi médiatisations festives des idées et des créations…
Concerts, spectacles, expos, projections, défilés, mais aussi club et café… Lieu de brassage, de rencontres et d’échange, la Bellevilloise s’ouvre à tous les publics.
Elle est également un patrimoine architectural à découvrir, un espace de mise en scène ouvert sur son quartier et ses habitants : plateau Loft & Forum, Club, Café – Concert – restaurant avec sa Halle aux oliviers et sa terrasse panoramique plongeant sur la capitale…