Le Comité de Filière « Nuit, lieux musicaux festifs & de vie », dont nos président et vice-président Renaud Barillet et Frantz Steinbach sont les fédérateurs, était présent le 7 décembre, lors d’une réunion avec Monsieur Alain Griset et les représentant·e·s de la CSLMF, l’UMIH et le GNI.
Le Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance y a fait plusieurs annonces au sujet de l’accompagnement aux discothèques qui doivent à nouveau fermer leurs portes dès vendredi, pour 4 semaines.
Pour ces établissements de type P, le ministère a confirmé que :
- 100% de leurs coûts fixes seraient pris en compte (contre 90% auparavant)
- ils bénéficieront d’une exonération de leurs cotisations sociales
- et de la prise en compte de 100% du chômage partiel de leurs équipes
- Concernant le PGE, aucun report automatique n’a été prévu à ce stade, mais compte tenu de la difficulté à laquelle fait face le secteur, les établissements concernés pourront faire des demandes de reports et leurs étalements seront étudiés par le médiateur du crédit.
Par ailleurs, les organisations présentes ont témoigné d’un mécontentement unanime du secteur qui considère qu’une simple compensation, même à 100% des coûts assumés par les établissements, ne suffisait pas. En effet, les participant·e·s ont rappelé que le dernier mois de l’année représente souvent 15 à 20% du CA annuel pour les clubs. Ils subissent donc un préjudice réel en termes de manque à gagner ou d’excédent que représente ce mois de décembre.
Les représentant·e·s de la filière ont ainsi soutenu la proposition suivante : faire bénéficier les acteurs de la nuit de 30% des meilleurs CA de 2019 plutôt que d’une simple aide aux couts fixes de 100%.
« Acteurs de la nuit », car les professionnel·le·s ont également demandé un élargissement des aides accordées aux clubs à l’ensemble des activités dansantes (qui représentent 3500 ERP) et non aux seules 1600 discothèques. Un comité interministériel devrait se prononcer à ce sujet dans les jours à venir.
Plus encore, les organismes de filière présents ont défendu les 9000 acteurs répertoriés officiellement comme ayant une activité dansante et / ou nocturne. En effet, doit-on présupposer qu’un « concert » qui se terminerait à 3h du matin ne serait pas impacté ? Il est peu probable que ce soit le cas. Le ministère a donc été alerté quant à la situation de ces établissements qui ont des activités nocturnes sans formellement avoir le statut de discothèque.
Celui-ci a partiellement répondu a cette demande de clarification puisque le décret qui s’appliquera dès vendredi 10 décembre (à partir de 0 heures) les inclut et interdit désormais les activités danse des ERP de type N, ouvrant probablement à ces structures un accès aux aides pour ces 4 prochaines semaines.
Les ERP de type L sont cependant oubliés du nouveau cadre réglementaire, témoignant ainsi d’une méconnaissance du terrain par les législateurs et les membres du Comité de Filière rappellent qu’il est primordial que le cadre des aides accordées embrassent leurs activités également.
Enfin, les acteurs de la filière ont souligné la pénurie de personnel qui va être accrue par ce nouveau coup de massue précarisant nos secteurs apparaissant encore moins séduisants qu’avant. Un besoin d’aide à la réouverture sur le front de l’emploi a été formulé et une prime incitative pour nouveaux salarié·e·s a été proposée, pour aider les employeurs qui ne pourront pas faire seuls cet effort de « séduction ».
Des demandes à ce stade en suspens qui seront étudiées en comité interministériel dans le courant de la semaine.